Mon postulat de départ est simple : l’activité musicale que j’observe aujourd’hui en Afrique de l’Ouest, comme à peu près partout dans le monde, va de pair avec l’utilisation de la technologie numérique. Un nouvel écosystème musical se met en place, que je me propose de décrire et de questionner à partir de l’Afrique de l’ouest, en considérant le numérique dans sa dialectique outil globalisé vs artefact culturel. Au-delà, cet écosystème musical est resitué au sein de logiques et d’imaginaires sociaux, économiques et politiques plus larges, dont il participe et qu’il contribue à transformer, produire ou réifier tout à la fois. C’est dire combien une telle réflexion sur « la co-construction ou la co-production de la technologie et de la société » (Pinch et Bijsterveld 2004) contribue à une anthropologie générale.
Mon intervention portera plus spécifiquement sur les studios d’enregistrement à Bamako qui constituent aujourd’hui l’épicentre de la vie musicale. Je commencerai par présenter le dispositif méthodologique mis en place pour décrire les sessions d’enregistrement, puis j’analyserai le déroulement d’une session enregistrée en juillet 2018, en mettant l’accent d’une part sur les interactions entre les participants (chanteur, arrangeur/ingénieur du son), d’autre part sur l’usage des technologies audionumériques, ce qui me conduira à proposer la notion de « culture numérique de l’entre soi ».
Photo : Studio Junior, Bamako, juillet 2018
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Le séminaire du CREM (Centre de recherche en ethnomusicologie) a lieu deux lundis par mois, de 10h à 12h. Les chercheurs (doctorants compris) membres du CREM ou invités de passage y présentent leurs travaux en cours. Les présentations durent 50 minutes, et sont suivies d’une pause café et d’une heure de discussion.
Occasionnellement, le séminaire prend la forme d’un atelier rassemblant plusieurs chercheurs autour d’un thème commun. Il dure alors un après-midi ou bien une journée complète.
La participation au séminaire est ouverte à tous. Il fait par ailleurs partie du cursus des Master d’ethnomusicologie des universités Paris Nanterre et Paris 8 Saint-Denis.