Cette présentation porte sur les surenchères sonores auxquelles se livrent les groupes religieux éthiopiens en milieu urbain depuis les années 2000. Elle examine la manière dont les muezzins, chantres orthodoxes et chœurs évangéliques utilisent les systèmes d’amplification, tels que les haut-parleurs, pour propager leurs performances musicales à des niveaux sonores encore jamais égalés. Ces phénomènes émergents relèvent-ils de stratégies de conversion ou de prosélytisme ? Peut-on mesurer et cartographier la propagation de ces réalisations sonores et leurs chevauchements à l’échelle d’un quartier (lieu de culte, espace public et privé) ? Comment ces chants sont-ils reçus ou perçus par le voisinage ? Telles sont les questions auxquelles j’essaierai de répondre, en interrogeant l’efficacité sonore et rituelle de ces nouvelles pratiques religieuses, à partir de l’enquête de terrain que j’ai réalisée en avril 2016 au sein de trois quartiers centraux d’Addis Abeba, appelés Kebena , Aware et Kasendjis.
Le séminaire du CREM (Centre de recherche en ethnomusicologie) a lieu deux lundis par mois, de 10h à 12h. Les chercheurs (doctorants compris) membres du CREM ou invités de passage y présentent leurs travaux en cours. Les présentations durent 50 minutes, et sont suivies d’une pause café et d’une heure de discussion.
Occasionnellement, le séminaire prend la forme d’un atelier rassemblant plusieurs chercheurs autour d’un thème commun. Il dure alors un après-midi ou bien une journée complète.
La participation au séminaire est ouverte à tous. Il fait par ailleurs partie du cursus des Master d’ethnomusicologie des universités Paris Nanterre et Paris 8 Saint-Denis.