Partant du constat selon lequel le devenir électrique puis informatique des instruments de musique constitue une limite de l’organologie traditionnelle – ou du moins donne matière à discussion –, ce travail doctoral vise à combler cette lacune par l’étude située de la lutherie numérique dans des contextes musicaux variés (musiques savantes, performances audiovisuelles, musiques populaires), mais néanmoins tous électroniques. L’approche ethnographique permet en effet de circonscrire l’usage particulier de ces outils à différents moments du processus de création : conceptualisation de l’œuvre, collaboration technique, réalisation artistique et représentation scénique. Puisqu’il serait vain d’appréhender ces interfaces selon le matériau employé ou le couple excitation - résonance comme c’est traditionnellement le cas dans l’organologie, c’est par l’analyse contextuelle du geste qu’on tirera une conception objective des instruments de musique électroniques. Ainsi le corps musical, dans sa dimension gestuelle, est-il à la fois un critère de classification instrumentale mais aussi un vecteur d’expressivité dans les musiques électroniques, trop souvent jugées, à tort, "désincarnées".
Après des études de philosophie puis un master en sciences sociales mention musique (2012), Baptiste Bacot est en contrat doctoral à l’EHESS (formation Musique, Histoire, Société) rattaché au CAMS et détaché dans l’équipe « Analyse des pratiques musicales » à l’IRCAM. Baptiste Bacot travaille sur le geste en musique électronique selon une approche organologique des nouveaux instruments de musique conjuguée à un travail d’ethnographie musicale. Il est également certifié de lettres modernes.
Le séminaire du CREM (Centre de recherche en ethnomusicologie) a lieu deux lundis par mois, de 10h à 12h. Les chercheurs (doctorants compris) membres du CREM ou invités de passage y présentent leurs travaux en cours. Les présentations durent 50 minutes, et sont suivies d’une pause café et d’une heure de discussion.
Occasionnellement, le séminaire prend la forme d’un atelier rassemblant plusieurs chercheurs autour d’un thème commun. Il dure alors un après-midi ou bien une journée complète.
La participation au séminaire est ouverte à tous. Il fait par ailleurs partie du cursus des Master d’ethnomusicologie des universités Paris Nanterre et Paris 8 Saint-Denis.